mercredi 19 décembre 2012

Le marché Gauss ne fait pas rire les fournisseurs de laboratoires

Alors que les universités deviennent de plus en plus autonomes, le marché Gauss réduit leurs possibilités d'innovation.
Le Marché Gauß est un marché national inter-opérateurs (EPST/Universités/EPICs…) de fournitures de consommables, matériels, réactifs et produits chimiques pour les laboratoires. Son objectif est d’économiser environ 150 millions d’euros sur ces fournitures sur la durée du marché (soit 10 % du montant des achats scientifiques de ces établissements). Pour ce faire, le SAE prévoit une découpe en 13 lots (très hétérogènes), ainsi que la sélection de 4 fournisseurs maximum par lot, un fournisseur pouvant être retenu sur plusieurs lots. 
Or, la Recherche et l'Innovation ne sont pas tout-à-fait des domaines où les "consommables" ressemblent à de vulgaires stylos, ramettes de papier ou rouleaux de scotch! Comment être sûr que l'un des 4 fournisseurs disposera du catalyseur nécessaire ou de la micropipette calibrée, adaptée à sa manip?
Un tel marché va à l'encontre de la flexibilité apportée par les "petits" fournisseurs...

Le CIFL (Comité Interprofessionnel des Fournisseurs du Laboratoire) regroupant les fournisseurs français (dont plus de 80 % de PME et TPE) d’instrumentation scientifique, de réactifs et consommables destinés aux Laboratoires de Recherche , a adressé des courriers à la Direction du SAE et aux Ministres concernés (RECHERCHE, ÉCONOMIE ET FINANCES, REDRESSEMENT PRODUCTIF) pour les alerter sur l’implication en termes d’emploi et d’innovation que pourrait engendrer la mise en œuvre d’un tel marché.
Source : la Gazette du Laboratoire

jeudi 13 décembre 2012

La Veille de Noël



Bientôt Noël! Avez-vous bien veillé sur les envies et les besoins de vos proches pour identifier le cadeau idéal? Si ce n'est déjà fait, je vous propose une petite analyse détaillée pour vous aider sur ce sujet :
La Veille de Noël  
                                                             
Etape 1 : Définir le sujet des recherches
Question identifiée : comment faire plaisir à mes proches le jour de Noël?

Etape 2 : Collecter les informations
Sources et moyens identifiés : appel téléphonique, discussions autour d'un repas, lettre au Père Noël, proches parents ou amis...

Etape 3 : Traiter et capitaliser les informations
Classer les informations en fonction du plaisir apporté par le cadeau, du budget ou du temps disponible  :
Exemple 1 : Tata Huguette a exprimé son souhait d'avoir un cadre photo avec une photo de ses petits neveux et nièces, mais elle aurait aussi besoin de nouveaux couverts à salade car ils se sont cassés la semaine dernière. Cadeau le plus pratique, facile à trouver et le plus économique : les couverts à salade ; cadeau le plus sympathique, nécessitant un minimum d'investissement, et un peu plus cher : le cadre avec photo.
Exemple 2 : Léa, votre petite dernière, a rédigé une lettre au Père Noël longue de 3 pages. Cadeau le plus sympathique... mais difficile à trouver après le 13 décembre : la Barbie de Noël ; cadeau le plus pratique : une combinaison de ski.

Etape 4 : Communiquer l'information
Pour éviter que l'Oncle Gilbert ne se retrouve avec deux paires de pantoufles identiques le matin de Noël, n'hésitez pas à partager l'information avec vos collaborateurs également impliqués dans la recherche du cadeau idéal.

Etape 5 : Prendre les décisions en fonction des informations collectées
Maintenant que vous disposez de toutes les informations nécessaires pour trouver LE cadeau idéal, il est grand temps d'agir!

Etape 6 : Evaluer le retour sur investissement
Offrez votre cadeau et savourez le plaisir d'offrir et le bonheur que votre proche a ressenti en le découvrant. Car c'est aussi cela, Noël, un partage de sourires et de petits bonheurs qui font des fêtes réussies!

Joyeuses fêtes à vous tous!

Le coup de gueule contre le "tout étanche" de la RT 2012

La construction de bâtiments neufs est désormais régie par la réglementation thermique RT2012, qui évoluera progressivement vers la RT2020 et la construction de bâtiments à énergie positive. Cette réglementation prévoit de rendre les nouveaux bâtiments construits les plus étanches possibles, afin de ne pas perdre de chaleur et ainsi gaspiller de l'énergie.
Or, de nombreux professionnels, et notamment ceux d'Uniclima, s'inquiètent, voire s'insurgent contre cette mesure qui aboutit inévitablement à des problèmes de confinement.
En effet, la RT2012 "oublie" de renouveler l'air neuf...ce qui implique une qualité de l'air intérieur dégradée.

Ainsi, de plus en plus d'entreprises (parmi lesquelles Tera Environnement, Explorair, Ethera, Conidair, Azimut Monitoring...) se positionnent sur ce marché et proposent de suivre les paramètres de la qualité de l'air :
  • humidité
  • température
  • CO2
  • benzène, formaldéhyde et autres COV
  • moisissures
De nombreuses études depuis les années 1970 ont mis en évidence le "Building Sick Syndrom", ou le syndrome du bâtiment malsain. Il s'agit de troubles de la concentration, de fatigue, de maux de tête, voire d'irritations de la peau et de difficultés respiratoires liés au caractère "neuf" et au confinement des bâtiments. (voir la vidéo "Sick Buildings").

C'est aussi l'une des raisons pour lesquelles les matériaux utilisés pour la construction sont classés depuis le 1er janvier 2012 en fonction de leurs émissions.
Étiquette pour les matériaux de construction

Les substances ou groupes de substances composant la liste définie à l'article R. 221-27 du code de l'environnement sont les suivantes :
1° Formaldéhyde (numéro CAS : 50-00-0) ;
2° Acétaldéhyde (numéro CAS : 75-07-0) ;
3° Toluène (numéro CAS : 108-88-3) ;
4° Tetrachloroéthylène (numéro CAS : 127-18-4) ;
5° Xylène (numéro CAS : 1330-20-7) ;
6° 1,2,4-triméthylbenzène (numéro CAS : 95-63-6) ;
7° 1,4-dichlorobenzène (numéro CAS : 106-46-7) ;
8° Ethylbenzène (numéro CAS : 100-41-4) ;
9° 2-Butoxyéthanol (numéro CAS : 111-76-2) ;
10° Styrène (numéro CAS : 100-42-5) ;
11° Composés organiques volatils totaux (COVT).
Les caractéristiques d'émissions de substances sont formalisées selon une échelle de quatre classes, de A+ à C, la classe A+ indiquant un niveau d'émission très peu élevé, la classe C, un niveau d'émission élevé. Le niveau d'émission est indiqué par la concentration d'exposition, exprimée en µg.m―³. (voir arrêté du 19 avril 2011 relatif à l'étiquetage des produits de construction sur leurs émissions de polluants volatils).

Alors, pour ou contre le "tout étanche"? Partagez votre opinion en laissant un commentaire!

Sick Buildings

mercredi 5 décembre 2012

Je m'intéresse à l'avenir...

Aujourd'hui, j'ai envie de partager avec vous une petite phrase, très sensée, de Woody Allen :
"Je m’intéresse à l’avenir car c’est là que je compte passer mes prochaines années."
A entendre certains dirigeants d'entreprise parler de leur (manque de ) stratégie, on peut se demander si tous se sentent concernés par leur avenir...
Et même s'ils se sentent concernés, cherchent-ils pour autant à l'anticiper ?

En tant que chef d'entreprise, il ne faut pas hésiter à essayer de se projeter, à essayer d'anticiper les évolutions à venir, d'avoir une vision prospective, en se fondant sur une observation du passé et du présent, et en imaginant les scénarios les plus probables.
Bien sûr, certains se plantent. A titre d'exemples, voici quelques idées...bien pensées :
"Les aéroplanes sont des jouets scientifiques intéressants, mais sans valeur militaire"
Maréchal Foch, 1911.
"La télévision n'aura de succès que pendant six mois. Le public se lassera vite de regarder passivement un meuble en bois tous les soirs"
Darryl Zanuck, directeur de la 20th Century Fox, 1946.
"640  ko devraient pouvoir suffire à tout un chacun"
Attribué à Bill Gates
Source : La boîte à outils de l'Intelligence économique, Christophe Deschamps, Nicolas Moinet.

lundi 3 décembre 2012

Tendance techno : Le biomimétisme ou la nature comme source d'innovation

La visite du salon Pollutec m'a confirmé l'émergence d'une nouvelle tendance :  
le BIOMIMETISME 
ou comment s'inspirer 
de la nature pour innover.

Tout d'abord, sachez que le terme « biomimétisme » désigne l’imitation par les humains dans leurs activités de certaines propriétés remarquables des systèmes biologiques. Il peut s’agir d’imiter une forme observée dans la nature à l’échelle macro, micro voire nanoscopique, un procédé biologique ou encore un ensemble d’interactions présentes au sein d’un écosystème. On parle dans ce dernier cas d’écomimétisme.

Dans le monde de l’industrie, sont développés des produits et technologies biomimétiques s’inspirant d’une forme ou d’un procédé remarquable observés chez un être vivant. Outre le Velcro dont je vous ai déjà parlé, on peut citer par exemple :
- les matériaux bio-inspirés : matériaux aéro- ou hydrodynamiques inspirés de la peau de requin, matériaux autonettoyants imitant la feuille de lotus, recherche sur la biominéralisation pour révolutionner les conditions de fabrication des matériaux résistants…
- la conception de structures plus aérodynamiques : au Japon le nez du TGV Shinkansen est inspiré du bec du martin pêcheur,
- les énergies renouvelables : éoliennes imitant les mouvements des ailes d’insectes ou la structure de la nageoire de baleine, énergies marines imitant la forme des algues, de la queue du thon ou du requin, prototypes de feuilles faisant de la photosynthèse artificielle…
- le recours à la biocatalyse pour effectuer des réactions dans des conditions douces,
- le stockage de CO2 sous forme de calcaire grâce à des organismes bioconvertisseurs (projet européen CO2solstock)

Source : Étude sur la contribution du biomimétisme à la transition vers une économie verte en France : état des lieux, potentiel, leviers.
http://www.developpement-durable.gouv.fr/Etude-sur-la-contribution-du.html

Sur Pollutec, j'ai repéré plusieurs entreprises fondées sur le principe de la bio-assistance (détourner des organismes vivants pour répondre à des défis technologiques) :

J'ai également noté une utilisation accrue de la Nature comme indicateurs de pollution :
  • Apilab, qui utilise les abeilles comme outils de mesure de la pollution de l'air dans un périmètre de l'ordre de 3 kms (mesure de polluants spécifiques autour d'un site industriel, par exemple).http://www.apilab.fr/home
  • Elisol Environnement, qui utilise les vers microscopiques (la nématofaune) pour surveiller la qualité des sols.http://www.elisol.fr/
  • Watchfrog, qui utilise des larves d'amphibiens ou de poissons qui "s'allument" (émission de fluorescence) en présence de polluants.http://www.watchfrog.fr/
Ces méthodes de mesure, peu ordinaires, reposent également sur le capital sympathie des petites bébêtes.
Cette tendance semble d'ailleurs se confirmer, puisque un article publié dans Nature ce mois-ci par Thomas Custer indique la possibilité de suivre les oiseaux pour surveiller la pollution (et la dépollution) de certains sites. Voir l'article : 


Et vous, vous inspirez-vous de la Nature pour innover?