L'éolien, un acteur majeur du mix énergétique
En 2011, l'éolien représentait 26,5 % des énergies renouvelables dans la consommation brute d'électricité des pays de l'Union Européenne (179,2 TWh), derrière l'hydraulique (46 %).Part des énergies renouvelables dans la consommation brute d'électricité des pays de l'Union Européenne en 2011(Source : EurObserv'ER 2012) |
Malgré les difficultés rencontrées par ce secteur (concurrence accrue des industriels chinois, américains, indiens et coréens ; crise financière; incertitudes liées à la réglementation et aux politiques nationales), l'éolien représente un chiffre d'affaires de plus de 32 milliards d'euros et emploie environ 270 000 personnes en Europe.
L'éolien offshore progresse partout... sauf en France
Le récent rapport EWEA sur les chiffres de l'éolien offshore en Europe indique que 293 turbines représentant 1 166 MW ont été connectées au réseau en 2012, soit une progression de 33 % sur un an. Ainsi, la puissance offshore totale atteint près de 5 GW, répartie en 55 parcs. 14 parcs supplémentaires sont actuellement en phase de construction et devraient porter la puissance totale à 8,3 GW d'ici fin 2014. La Grande-Bretagne arrive en tête avec 2,9 GW, suivie par le Danemark (0,9 GW) et la Belgique (0,4 GW). La France, quant à elle, est toujours à zéro...
Un troisième appel d'offres pour l'éolien offshore très attendu
France Énergie Éolienne souligne que le deuxième appel d'offres de 1 000 MW pour les zones du Tréport et de Noirmoutier ne suffira pas pour atteindre les objectifs fixés à 6 000 MW en 2020. Selon son Président, Nicolas Wolff :"Il est désormais très urgent de lancer le troisième appel d'offres pour ajouter les 3 000 MW manquants".
L'éolien offshore favoriserait la biodiversité...
Une étude menée sur le parc Offshore Windpark Egmond aan Zee, aux Pays-Bas, s'est intéressée à l'impact écologique de ce parc sur la faune, en mesurant les changements de populations et de comportements observés chez les micro-organismes aquatiques, les poissons, les mammifères marins (phoques et marsouins) et les oiseaux (marins et migrateurs).Elle révèle que les micro-organismes vivant sur le nouveau support (monopiles et amas de rochers) ont vu leur nombre augmenter significativement. De nouvelles espèces, telles que les moules, les étoiles de mer et les crabes sont même venus coloniser l'espace. Les poissons auraient trouvé refuge dans ces zones où la pêche est désormais interdite. Aucun effet n'a été réellement observé sur la trajectoire des oiseaux : si certaines espèces évitent le parc, le Grand Cormoran, au contraire, semble apprécier de sécher ses ailes sous le vent des pales. Aucune collision n'a été enregistrée durant cette étude. Le nombre de marsouins a augmenté à l'intérieur du parc, certainement en raison de la plus grande abondance de la ressource alimentaire et de la tranquillité des eaux. Les phoques semblent quant à eux avoir été perturbés par le bruit lors de la phase de construction du parc, notamment lors du forage et du martèlement des piles dans le fond marin.
En conclusion, les monopiles et les amas de rochers des éoliennes offshore constituent un nouvel habitat propice à la biodiversité marine. En revanche, il convient d'éviter des zones de passages d'oiseaux migrateurs.
http://iopscience.iop.org/1748-9326/6/3/035101/pdf/1748-9326_6_3_035101.pdf
...mais affecterait les dynamiques des vents et les circulations océaniques
Göran Broström, de l'Institut Météorologique Norvégien, a démontré que les fermes éoliennes offshore de grande superficie créent des phénomènes d'upwelling et de downwelling, qui modifient les circulations des vents et des courants océaniques. Selon lui, la superficie du parc a plus d'impact que la densité des éoliennes dans ce parc. L'impact serait ressenti sur une surface 160 fois supérieure à celle du parc. Un des effets les plus critiques constatés réside dans une variation de quelques millimètres du niveau de la mer. L'étude se poursuit pour déterminer dans quelle mesure la température océanique est modifiée.http://www.physicstoday.org/daily_edition/down_to_earth/egu_2012_potential_ecosystem_effects_of_offshore_wind_farms
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0924796308001085
Au regard de ces deux études, il me semble que la modification des vents pourrait être l'une des raisons pour lesquelles les oiseaux évitent la zone.
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